Quand j’ai pensé à donner un nom à mon activité artistique, qui était et reste plutôt composite, les licornes étaient déjà dans mon imaginaire depuis bien longtemps. Je les ai simplement rassemblées dans une cour, qui évoque pour moi les cours médiévales, enchantés par des musiques, des récits fantastiques et des arts que je veux transmettre avec mon travail.
Mais pourquoi les licornes ? Il y a plusieurs raisons assez profondes: tout d’abord, parce qu'en faisant l'anagramme de mon nom je découvris Esta Alicorni. La famille Alicorni existe vraiment, et est une des plus anciennes de l’aristocratie romaine. En plus, il y a un lien entre la harpe et la licorne : la première est le symbole de l’Irlande, le deuxième, de l’Écosse.
La licorne, dans les mythologies anciennes d’Asie, était un animal alchimique parce que il composait en elle le féminin et le masculin et parce que, selon les légendes, elle pouvait transformer l’eau empoisonnée en eau buvable ( comme le plomb en or ). Je tiens à préciser que seulement dans la langue française la licorne est de sexe féminin. En italien il n'en restaient que les mâles à la fin du Moyen-âge, ce qui explique la symbologie de la Vierge et la Licorne qu'on trouve dans des nombreuses tapisseries du XVième siècle.
Passionnée d’ésotérisme, j'ai été de plus en plus intriguée par cette figure.
Ce que je veux transmettre par le symbole des licornes, c'est aussi la magie. Les animaux blancs, dans la mythologie celtique, sont magiques, envoyés par l’Autre Monde comme appâts pour attirer les héros, avec promesse d’une chasse sacrée, vers le Pays des Fées. Les contes chevaleresques du Moyen-âge français sont riches d'épisodes semblables, où l’animal peut aussi bien être un sanglier, un cerf ou une biche. ( je vous renvoie à la Complainte de la blanche biche, dont j'ai aussi enregistré une version arrangée par Myrdhin dans mon premier cd qui s'appelle, justement, La cour des licornes). Même dans la mythologie amérindienne on parle d'un bison blanc, qui est sacré.
Dans ma vie, la licorne s’est présentée aussi pour m’amener « chez moi » sur plusieurs plans : celui de l’ésotérisme déjà cité, mais encore avant, dans mon enfance, ce fut ma passion pour les tapisseries de la Dame à la Licorne qui me poussa à connaître l’art médiéval. Il en découla une maîtrise en archéologie médiévale : je suis restée fidèle à cette passion.
Je choisis Venise comme me deuxième patrie ( la Bretagne est en fait la troisième, nombre sacré celtique ) peut-être aussi attirée par les cornes de licornes qu’y sont conservés au musée Correr, uniques au monde?
Du côté musical, ce n’est peut-être pas un hasard que le tout premier cd de harpe celtique que j’ai reçu en cadeau à l’age de 12 ans était « The Mask and Mirror » de Loreena McKennitt. Si vous le connaissez, il vous sautera tout de suite à l’œil que sur la couverture il y a une licorne ( tirée de la tapisserie de la « Chasse à la licorne » du XV siècle).
Voici ce que vous attend dans la cour des licornes. Magie, ésotérisme, alchimie, les origines de mon parcours musical, culturel et créatif.
Quand on me demande qu'est ce que je fais dans la vie, je suis bien embarrassée de répondre. En résumant, je pourrais dire que j'ai consacré toute ma vie à chercher et offrir la beauté – cette petite ineptie si fondamentale au bien-être de tout être vivant- pour ma survie et celle de tous ceux qui en ont un besoin fondamental. Et je m'en tiens honorée.
Je suis Elisa Nicotra, une harpiste, chanteuse-auteure et écrivaine au service de la Féerie et de tous ceux qui en ont nostalgie. Bienvenue dans ma cour de miracles, d'art, de mythes et de rites.